
06h00 heure du matin, le réveil déchire le silence de la nuit et m’arrache d’un sommeil sans rêves… je reste hébétée sur mon lit encore tout chaud essayant de retrouver mes repères… Et ton sourire envahit ma tête… J’essaie de me lever en chassant tes mots à la fois sensuels et avares de la veille pour regarder encore une fois le réveil espérant en profiter encore de quelques minutes…
Il est 06h08 heure du matin, et toi je présume, tu commences à peine à plonger dans ton sommeil… une heure, deux, trois, quatre ou plus qui nous séparent de la vie réelle…quelques heures non synchronisées ont suffi pour bousculer notre sommeil… le mien n’est pas assez long… le tien pas assez paisible…

A toi mon ange torturé, tu connais ma maladresse des mots… aujourd’hui c’est moi qui est entrain d’encaisser tes non-dits… de voir tes larmes sans pouvoir te les sécher…. D’entendre tes cries de solitude sans pouvoir te les contenir en mon sein…
Je te vois distant et de plus en plus loin… et c’est seulement aujourd’hui que je réalise à quel point la distance peut nous faire maudire le décalage horaire…c’est uniquement en ce matin frileux que j’ai compris la signification des passeports périmés… des visas non accordés… des frontières infranchissables…Mais pourquoi ta frontière devient de plus en plus lointaine ? Pourquoi mes mains n’arrivent plus à atteindre les tiennes ? Pourquoi le grincement de ton silence commence à m’envelopper jusqu’à m’étouffer..
J’ai besoin que tu me rassures pour que je puisse me redresser… J’ai besoin que tu déchires le silence pour que je puisse me réconcilier avec Cupidon…
Je suis là, plus proche que tu ne peux le croire… le décalage horaire ne s’applique pas au décalage sentimental…
