lundi 20 septembre 2010
Quand est ce que tu as cessé de m’aimer ?
Assis devant elle sur la table, il prenait son petit déjeuner, les yeux accrochés à son journal et un morceau de toast de beurre craquait sous ses dents…elle était devant lui à contempler les murs de la cuisine, rivant par ses pensées là où elle veut être… Là où elle ne peut jamais être…
Depuis un temps, chacun d’eux évite de regarder l’autre droit dans les yeux… La rencontre des regards est depuis longtemps prohibée...Chacun d’eux ajoute un masque de plus sur son visage, tantôt d’hypocrisie, tantôt d’une gentillesse exagérée…
Pourtant dans cette atmosphère calme et tendue, mille et une questions se dégagent de leurs corps… Par leurs clignements d’yeux arythmés… Par leurs mouvements crispés… Par leurs visages contractés… Par leurs gestes maladroits et leurs airs torturés…
La communication verbale leur a fait défaut par manque de confiance ? Manque d’audace ? Par habitude ? Ou tout simplement évaporation de ce qu’on appelle, habituellement, « Amour » ?
Elle : Tu ne m’embrasses plus en rentrant à la maison…
Lui : Je ne trouve plus le chemin vers tes lèvres, autrefois, affamées…
Elle : Je n’arrive plus à briser le silence et nous sortir de nos carapaces…
Lui : Je n’arrive plus à sentir la sensualité de tes caresses…
Elle : Je n’arrive plus à lire dans tes pensées…
Lui : Je n’arrive plus à penser à deux et aller au bout de « nos » projets…
SILENCE
Lui : Je n’arrive pas à te serrer dans mes bras sans te sentir fuir…
Elle : Je n’arrive pas à croire que tu n’as pas remarqué ma nouvelle coupe de cheveux…
Lui : Je n’arrive pas à te regarder droit dans les yeux sans voir cette douleur qui me torture…
Elle : Je n’arrive pas à retrouver le chemin du bonheur tant que tu ne me trouves pas le remède…
Lui : Des années se sont écoulées sans nous apercevoir que les enfants ont grandi… Que nos cheveux sont devenus gris… Et que nos cœurs se sont assoupis…
Elle : Des années se sont écoulées à élever nos enfants tout en se perdant nous-mêmes… Tout en maudissant nos corps et nos âmes…. Tout en oubliant d’entretenir notre fleur d’âge…
Lui : Quand est-ce qu’on a perdu cette merveilleuse sensation, pour laquelle on a prononcé nos vœux ?
Elle : Quand est ce que tu as cessé de m’aimer ?
Quand est ce qu’on a cessé de nous aimer ?
Chaque matin, ces mêmes questions fredonnent leurs âmes torturées, et pourtant, personne ne sort un traitre mot…chaque matin, c’est le silence qui règne entre les deux… Qui réglemente leurs gestes… Et chacun se dit que demain, il aura le courage de concrétiser ses tourments en une vraie conversation entre deux adultes… Et chaque matin, ils prennent à la hâte leurs cafés pour fuir vers leurs occupations quotidiennes…
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Oh c'est triste, ça me rappelle une chanson de Marc Lavoine en duo avec je ne me rappelle quelle artiste féminine, j'ai même oublié le titre de la chanson loool mais je suis sure rak ta3rafha :p
RépondreSupprimerEn tout cas joli texte, bonne continuation :)
J'ai beau aimer les vieux qui se tiennent bras dessus bras dessous .. je sait, comme me le rappelle ce beau texte, que l'amour se dissout dans la liqueur du temps... tristement jolie Venus :)
RépondreSupprimeret quand l'indifférence s'installe chez un couple et quand la familiarité domine la relation et les sentiments se dessoudent ... l'amour n'a plus de valeur ... il devient un vestige ... un souvenir lointain.
RépondreSupprimerQuand on perd l'habitude de remuer les beaux souvenirs ... de résonner le rire et de maintenir la complicité ... la vie de couple n'a plus de sens, elle devient un fardeau !.
merci pour ce beau tableau, si véridique et si fréquent !
@ Primavera : la chanson est de Marc Lavoine et Christina Marocco- J'ai tout oublié- une très très belle chanson que j'admire tout particulièrement...
RépondreSupprimerMerci sœurette contente que ça te plaise..
à très bientôt j'espère..
@ Fléna : Une fois, j'étais avec une amie entrain de nous raconter nos vies dans sa voiture et c'était sur la plage, justement on discutait de ma "non croyance" à l'amour et sa vive croyance en ce dernier, et là un vieux couple passait devant nous, bras dessus bras dessous, elle m'a dit " voilà qui confirme mes dires, l'amour existe encore même après des années" ma réponse était " tu paris combien qu'ils n'ont pas commencé leurs vies ensemble et qu'ils viennent à peine de se rencontrer ?"
RépondreSupprimerOui Flena : tristement réelle...
Bien à toi :D
@ téméraire : comme toute relation humaine, l'amour doit s'entretenir pour garder sa jeunesse, un peu de lifting, un peu de rénovation pour que la vie puisse continuer... mais qui est ce qui a le souffle pour le faire ??? rare sont qui tiennent le coup et ne restent pas par obligation, pire encore par besoin et dépendance...
RépondreSupprimerToujours un plaisir de lire tes commentaires cher téméraire...
A très bientôt
"Quand est-ce que tu as cessé de m'aimer" ?
RépondreSupprimerQuand est-ce qu'on a commencé à nous aimer ?
Pourquoi avons-nous cessé de nous aimer ?
C'est en répondant à ces questions
qu'on peut mieux comprendre l'histoire de cet amour.
Le moment de la cessation importe peu mais la raison pour laquelle il y a eu une rupture de ce qui nous a lié me semble la plus importante !
Cherchons la ensemble !
Bakhta
L'article m'a plus car au début j'ai senti comme une colère sourde en eux, une sorte de bombe enfouie qui menaçait d'exploser de rage à toute instant..puis il s'est avéré qu'il s'agissait de chagrin non pas de colère, de tristesse non pas de violence..
RépondreSupprimerFuir le regard de l'autre, car le regard de l'autre et le plus pur des miroirs..fuir le regard de l'autre comme pour se fuir soi-même..
Il/elle a cessé de t'aimer... tout court. Point.
RépondreSupprimerQuand, pourquoi, comment... Et après ?!
Courage mes grands !
dans ces cas où l'amour cesse , peut on affirmer et être sûr qu'il a même exister . Je ne pense pas que ce sentiment que la routine rend aussi insignifiant est un sentiment d'amour.
RépondreSupprimerpassant.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerTout d'abord, chers amis, chers lecteurs, je m'excuse pour le retard pour répondre à vos commentaires
RépondreSupprimer@ Bakhta : parfois trop chercher le comment du pourquoi provoque la migraine plus d'en trouver les solutions.. dans ce cas là vaut mieux oublier le tout et recommencer à zéro
RépondreSupprimermes amitiés chère Bakhta
@ Red Lord : Tout à fait d'accord avec vous, parfois quand quelqu'un nous connait trop bien, ça provoque une sorte de gène ou de mal aise surtout si on vit en "conflit" avec cette personne...
RépondreSupprimerbonne soirée Red Lord
@ Löwe : tout à fait...rien n'a plus d'importance !!!!!
RépondreSupprimer@ le passant : et c'est pour cette raison que j'y crois pas à l'amour entre les humains !!!!
RépondreSupprimerNe pas croire en l'amour tu dis Venus, croire en quoi et en qui alors ???
RépondreSupprimerCroire en soi et surtout en la force de son esprit !
...
"J'y crois encore
On est vivant tant qu'on est fort
On a la foi tant qu'on s'endort
La rage au ventre
J'y crois encore
A tout jamais jusqu'à la mort
Le silence a eu tort
J'y crois encore"
Bakhta
@ Bakhta : j'y crois à beaucoup de choses, mais pas à l'amour en tout cas, et le résultat est assez satisfaisant...
RépondreSupprimerLe problème avec les grands principes (l'amour désintéressé en l'occurrence) c'est qu'ils sont parfaits dans l'absolu, emprisonnés dans la tour d'ivoire de la vision idéaliste que l'on se fait d'eux et loin, très loin du monde réel ... Ce n'est que projetés dans notre vie quotidienne (qui, à notre image d'ailleurs, est tout sauf parfaite) qu'ils posent problème :)
RépondreSupprimerDe mon humble expérience j'ai d'ailleurs fini par l'apprendre : c'est bien beau d'avoir des principes (des idées) et de les défendre, toujours faut-il réussir à les implémenter comme il se doit et surtout éviter qu'ils nous explosent à la figure :)
Salutations phocéennes à toi déesse :)