mercredi 7 novembre 2012

Et un beau matin ...





Elle alluma sa première cigarette de la journée, une tasse de café bouillante sur la table basse, son odeur chassait le brouillard d’une nuit agitée …

Elle regarda à travers la porte-fenêtre : Il faisait encore nuit…

Elle a eu toujours cette manie de se réveiller avant le soleil, comme pour ne rien rater de la journée… comme pour être toujours prête à accueillir la première les nouvelles… elle n’aimait pas les surprises…

Elle jeta un coup d’œil à son téléphone : Pas de nouvel appel …

« Où est-il ? Que fait-il ? »

La réponse est bien évidente, mais elle refuse de l’affronter…

Elle commença à boire quelques gorgées de ce liquide, mystérieux et majestueux par sa couleur,  réconfortant et assurant par son effet... ouvrant, machinalement, son ordinateur sur la récente discussion, et commença à lire…

Au fil des pages, ses mots ont commencé à l’amadouer, à détendre les petites rides sur son visage, à faire briller ses yeux de joie et de plaisir…

Elle n’a que ces mots pour se souvenir de lui… elle n’a que ces frissons qui déchirent ses entrailles pour se rappeler de lui…

Elle n’a aucune photo de lui… elle déteste les photos, elles sont figées et ne marquent pas l’évolution du temps, de toutes les façons, elle peut dessiner son visage les yeux fermés à tout moment…

Elle a frémi, comme si une présence dans la pièce l’interpelle. Elle s’est sentie soudainement tellement seule et triste…

« Quand reviendras-tu ? » lui dit-elle à haute voix.

Comme pour chasser ce vide, elle se dirige vers la salle de bain, se lave rapidement et, au moment de s’habiller, elle s’arrête nette devant le miroir : ses seins pulpeux assoiffés de ses caresses se redressent révoltés, la défiant, l'harcelant, comme s’ils ne comprenaient pas ces longs mois de jeûne… ou comme un enfant gâté réclamant la présence de sa mère… ta présence…

Elle a commencé à les toucher délicatement, tout d’abord avec les bouts de ses doigts, comme pour explorer un terrain redouté et miné, ensuite se laissant aller, plus frénétiquement et sûrement…

Elle a essayé de les duper en leur faisant croire que c’étaient ses mains à lui qui sont en train de les câliner, mais ces seins connaissent bien leur maître, et refusent nettement de réagir…

Le soleil commença déjà à se lever et à chasser les dernières bribes de la nuit. Elle boit une dernière gorgée de son café et ouvre la porte de la maison… et là, elle a eu le souffle coupé : il était là, devant elle, la fatigue se dessinait sur son visage, une barbe de quelques jours envahissait ses joues, une valise contre le mur.. Ses yeux s'illuminait d'une étrange lueur quand il a dit :

« Tu m’as beaucoup manqué... »

7 commentaires:

  1. jai trop aimé ta facon de decrire ,avec les details , franchement ..« Tu m’as beaucoup manqué... »

    RépondreSupprimer
  2. jaime bien ta facon de decrire ,au plaisir de te lire

    RépondreSupprimer
  3. tu m'as beaucoup manqué aussi henda, j'ai hâte de tous vous revoir...c'est vital pour moi ....

    RépondreSupprimer
  4. Une femme qui trace son corps devant le miroir et qui attend ce qui lui a manqué est un tableau à part qui attend le peintre.

    RépondreSupprimer